samedi 13 octobre 2007

Chroniques polonaises (1): ARRIVEE DE LA DELEGATION CHRETIENTE-SOLIDARITE EN POLOGNE

L’Union Européenne n’a pas encore tué la Pologne catholique. Lorsque l’on vient de quitter Paris, c’est un choc que de se retrouver à Cracovie, dans une catholicité extrêmement vivante. Cracovie est une ville superbe que nous aurons le loisir d’évoquer par ailleurs, avec son impressionnant château citadelle, ses murailles, ses innombrables églises et couvents, romans, gothiques et baroques, ses places qui sont en permanence celles de nos marchés de Noël avec les parfums de vins chauds et les fumées des châtaignes et des fromages grillés.
On peut s’y promener le soir très tard, dans l’impression d’une grande douceur de vie, hors de tout sentiment d’insécurité. On ne rencontre ici, il est vrai, que des Polonais. Des hordes mongoles et tartares n’ont pas à nouveau déferlé ces dernières années.
Catholicité vivante disions nous, avec à toute heure dans les églises des groupes fervents pour la prière. On trouve aussi, ça et là, les stigmates de ce que fut l’occupation communiste avec, par exemple, une grande croix à la mémoire des martyrs de Katyn, et sur l’immense place centrale, la plaque commémorant un jeune garçon qui s’immola par le feu pour crier son désespoir et s’offrir en victime pour la libération de son pays. Les Polonais, on l’oublie trop, ont été exterminés massivement aussi par le nazisme et le communisme.
Le pays est en pleine agitation électorale avec de gigantesques affiches telles que nous ne les connaissons plus chez nous.
L’enjeu est considérable : ici les mouvements de refus de la culture de mort sont jeunes, dynamiques, actifs mais cela suffira-t-il à compenser le poids toujours réel de la nomenklatura communiste reconvertie dans les nuances du libéral socialisme eurocratique ou d’un centre sensible aux sirènes bruxelloises ?
Tout au long de la journée de ce samedi, nous avons eu des échanges prolongés avec des journalistes très au fait de la situation française, très ouverts, très accueillants, grâce à Catherine Kruk, notre très efficace coordonnatrice et traductrice de Chrétienté-Solidarité France- Pologne. Journée très riche en échanges lors d’un colloque admirablement organisé dans les salons prestigieux de l’Académie de la musique où nous avons rencontré des animateurs de la résistance spirituelle, culturelle et politique, s’exprimant souvent dans le meilleur français. Incroyable dîner le soir dans la splendeur du couvent des Franciscains, en face de l’évêché qui fut jadis celui de Jean-Paul II, où nous parvenaient la musique d’un orchestre qui répétait dans la chapelle baroque attenante.