jeudi 5 avril 2007

L’humour du Monde, le réveil catholique, les candidats trotskystes

J’ai toujours affirmé que le journal « Le Monde » était un quotidien humoristique. Mais je concède qu’il faut, pour le découvrir, être entraîné aux subtilités au deuxième et troisième degré.

Ainsi, mercredi 4 avril, pouvait-on lire l’article d’un certain Paolo Flores d’Arcais, « philosophe » (le titre n’est ni breveté, ni protégé…), directeur de la revue « MicroMega », sous le titre « La croisade obscurantiste du pape », rien que çà. La preuve de cet obscurantisme résiderait dans le fait que le pape ose s’en prendre à « l’athéisme et à l’indifférence, bref une laïcité qui prétend exclure Dieu de la sphère publique et de l’élaboration des lois ».

Les lecteurs au premier degré jugeront « énorme » un article osant reprocher au pape de n’être pas athée et favorable au laïcisme.

C’est en effet énorme et tellement énorme que seule est plausible l’interprétation selon laquelle il s’agit là d’une défense subtile de Benoît XVI par une sorte d’humour au deuxième degré, d’ironie bien ciselée, contre les détracteurs du pape.

En se proclamant comme il le fait, avec violence, l’ennemi de ce pape qui ose croire en Dieu et affirmer ses droits, le directeur de MicroMega fait évidemment dans la Mega-provocation et dans la Micro-ironie !

D’évidence, c’est là une très très subtile défense de Benoît XVI. Ainsi les plus abrutis des lecteurs anti-catholiques du Monde seront-ils satisfaits d’un article digne d’un intellectuel de gauche soviétoïde et les lecteurs catholiques, mais qui aiment la prudence, seront-ils heureux aussi d’une position tellement outrancière qu’elle ne peut sans doute que viser dialectiquement son contraire…

On est bien là dans la grande tradition du quotidien des intellos-gogos qui, pendant des mois, qualifia le génocide cambodgien de retour à la ruralité sous la plume de Patrice Beer, de la même façon que Jean Lacouture avait annoncé comme une victoire de l’humanisme le déferlement des armées communistes sur le Sud Vietnam.

Laissant là l’analyse d’action psychologique du journal d’Alain Minc, nous y relevons par ailleurs, comme dans toute la presse , l’écho de ce qui apparaît comme le réveil du sens du devoir de témoignage moral du clergé catholique français.

Ainsi, après les vigoureux rappels interreligieux de la loi naturelle sur la famille que nous avons déjà commentés, voilà que l’archevêque de Paris, Mgr André Vingt-trois et le grand rabbin de Paris, David Messes, viennent de réaffirmer solennellement la condamnation de l’euthanasie. Cela en cette période de démagogie électorale et de forte pression du lobby euthanasieur, a son importance. Nul doute que le débat se poursuivra avec les élections législatives et nous veillerons bien sûr, pour notre part, à ce qu’aucune voix chrétienne ne se porte sur des candidats partisans de la culture de mort. Comme l’a rappelé Benoît XVI, le refus de l’avortement, de l’euthanasie et des lois anti-familiales de l’homo folie sont des « exigences non négociables ».

Observons ici, à nouveau, que les grands rabbins, souvent plus vigoureux que les évêques, et sans complexe devant les médias, apportent un appréciable renfort.
On notera avec satisfaction que nulle action judiciaire n’a, semble-t-il, été intentée contre celui de Lyon pour ses propos très vigoureusement hostiles au prosélytisme homosexuel.

Les candidats trotskystes

Trois candidats à l’élection présidentielle sont présentés par des organisations trotskistes : Arlette Laguillier, Besancenot, Schivardi et un quatrième José Bové est entouré aussi de militants de même origine idéologique.

Selon toute probabilité, ces candidats communistes récolteront un total de l’ordre de 10% des voix.

Ce n’est pas négligeable, c’est même énorme. N’omettons pas non plus de considérer encore que la candidate communiste de la branche stalinienne obtiendra aussi 2 à 3%. Enfin, de nombreux cadres du parti socialiste sont également d’origine trotskystes tel Julien Dray, essentiel dans le dispositif de Ségolène, Henri Weber proche de Fabius, Cambadélis proche de Strauss-Khan.

Or, dans les médias, le trotskisme est presque toujours présenté d’une manière sympathique, comme étant la famille idéologique de ce malheureux Trotski assassiné sur ordre de l’odieux Staline dont il n’aurait pas accepté les dérives bureaucratiques, policières, dictatoriales. Il y aurait eu en quelque sort une révolution trahie avec Staline et ses émules et une révolution généreuse avec Trotski, toujours à recommencer.

Cela relève d’une parfaite désinformation historique et idéologique.

Le trotskisme ce n’est pas moins que le stalinisme, le communisme marxiste-léniniste dans son horreur « intrinsèquement pervers » selon Pie XI chargé d’un bilan d’extermination indépassé dans l’histoire des hommes.

Comment ne pas rappeler que l’affirmation de trotskisme devrait susciter une réprobation égale à celle d’une proclamation de foi nazie ?

Redisons donc ici simplement que Trotski partagea avec Lénine la direction de la révolution communiste en Russie (avec beaucoup moins de 10% de partisans dans le peuple russe qu’ils méprisaient cyniquement). Trotski, principal créateur de l’armée rouge (avec les fonds qu’il recevait des Etats-Unis notamment de Jacob Schiff, un des hommes les plus riches du monde et de la banque Kuhn Loeb and Co) fut aussi le fondateur de la Tcheka qui deviendra successivement Guépéou, NKVD puis enfin KGB.

C’est lui qui mit en place à la tête de cette police qui allait devenir le plus gigantesque et le plus durable appareil de terreur jamais élaboré, le monstre Féliks Dzerjinski. C’est lui qui, avec Lénine, développa la théorie jacobine de la terreur comme système de pouvoir reprise par le nazisme.

Hannah Arendt et Ernst Nolte ont remarquablement analysé cet enchaînement. Dans son livre « Terrorisme et communisme », Trotski écrit « Qui veut la fin ne peut pas rejeter les moyens ». Développant la nécessité des exterminations massives (notamment de la bourgeoisie et des paysans, il insiste sur le fait que renoncer au terrorisme d’Etat serait renoncer à la révolution sociale…).

Rappelons qu’il fut aussi le fusilleur des marins de Cronstadt qui n’avaient pas bien compris le sens de la révolution.

Staline ne fut donc pas plus terroriste, pas plus massacreur, pas plus criminel que Trotski. Il fut simplement son rival victorieux dans la lutte pour la succession de Lénine.

Le trotskisme et le stalinisme ne furent donc que des formes du communisme exterminateur de même que s’affrontèrent dans le nazisme la SS et la SA.Avec Staline, en revanche, c’est un peu comme si dans le bolchevisme une organisation SA plus vulgaire avait triomphé d’une organisation SS plus élitiste.


Rappelons ici que l’on trouve dans le « Dictionnaire de la Réplique » (à commander au Centre Charlier, 70 Bd Saint-Germain, 75005 Paris, 40 € franco de port) une bibliographie qui permet de savoir les livres essentiels à acquérir pour mener les combats de l’intelligence et de la vérité.

A tous les lecteurs chrétiens de mon blog, que ce soient les enthousiastes de plus en plus nombreux ou les grincheux (c’est bien leur droit), je souhaite de très bonnes et saintes fêtes de Pâques.

A ceux qui ne partagent pas ma foi, j’exprime également ma reconnaissance pour l’intérêt qu’ils apportent à ce que j’écris et je leur adresse l’expression de ma meilleure considération.

« Paix sur la terre aux hommes de bonne volonté. »