lundi 18 octobre 2010

Nullité journalistique à France-Inter ou désinformation ?

Communiqué de Bernard Antony.

J’ai entendu ce matin par hasard, vers 7 h 45, sur France-Inter, parler de moi à propos de la lutte successorale qui agite le Front National.

Il y est parait-il question de mon retour, possible pour les uns ou impossible pour les autres. Le chroniqueur m’a présenté comme un vieux « cacique, catholique traditionaliste et maréchaliste » !

À cela je me dois de répondre.

1) J’ai été séparé du Front National il y a huit ans parce que j’en souhaitais de profondes réformes d’organisation et de modes de réflexion à rebours du « führer princip » et de son principe dynastique.

2) Je ne sais si je suis un « vieux cacique ». J’essaie de réfléchir et d’écrire des livres mais je ne reste guère sous ma tente. Bien que m’efforçant d’être chrétien selon ma foi, je ne fume pas toujours le calumet de la paix sans condition même si je souhaite toujours cette dernière pour peu qu’elle ne s’accompagne pas de mise en esclavage ou en dhimmitude islamique. Me trouvant plutôt en forme intellectuelle, morale et physique malgré que je ne sois chronologiquement séparé de Jean-Marie Le Pen que de 17 ans, je me sens encore caciquement jeune.

3) Je suis certes catholique, mais pourquoi préciser traditionaliste ? Y a-t-il religion sans tradition ? J’ai, je crois, de ce concept la compréhension admirablement développée par le pape Benoit XVI. Je travaille donc en politique sur le principe de l’union de tous les hommes de bonne volonté face au pire, à laquelle appelèrent tous les grands papes face aux menaces de leur époque, ottomane, communiste ou nazie. Voilà pourquoi j’agis pour la liberté des chrétiens dans le monde aussi bien avec mes amis orthodoxes et protestants, et pour mon pays avec tous les Français patriotes chrétiens, juifs, agnostiques et autres.

4) Je ne sais quel est ce « maréchalisme » dont on me targue ! On m’a peut-être entendu évoquer mon grand-père maréchal-ferrant.

Si l’adjectif maréchaliste désigne l’adhésion aux principes politiques du Maréchal Pétain, je rappelle que je suis né en 1944 et que j’agis pour mon pays dans le contexte de 2010.

Cela dit, passionné d’histoire, j’ai en effet des opinions sur l’action du Maréchal Pétain et du Général de Gaulle entre 1939 et 1945. Je les ai formées à l’écoute de ma famille plutôt gaulliste, des grands combattants et résistants qui ont été les amis du Centre Charlier, tels Jean-Baptiste Biaggi, Michel de Camaret, Albert Chambon, ou Jean-Jacques Plat.

Mais j’ai aussi écouté et compris ceux qui ont, comme eux, voulu servir la France derrière le Maréchal Pétain appelé au pouvoir par toute la classe politique. J’ai sur le gouvernement de ce dernier une réflexion élaborée notamment à partir des œuvres de Robert Aron, d’Henri Amouroux, de mon ami le professeur François-Georges Dreyfus et j’ai fait miennes beaucoup des réflexions de la grande éditorialiste et historienne de la presse juive et du Figaro, Annie Kriegel.

Pour en savoir plus sur ce point, on lira ce que j’en dis dans mon « Histoire des Juifs d’Abraham à nos jours » qui me vaut la haine de quelques groupuscules et individus d’une extrême-droite antisémite.

Je crois encore que si le général de Gaulle a eu raison en 1940, il a eu tort en 1945 de ne pas faire la paix entre les Français comme le souhaitait l’incomparable écrivain royaliste et grand résistant Jacques Perret. Il est vrai qu’à l’époque les communistes s’employaient à massacrer les ennemis de Moscou pour faire oublier leur allégeance collaborationniste à Hitler en 1940.

Ce que l’on peut dire avec vérité, c’est que déjà politiquement engagé en 1960 (j’avais seize ans) je ne me repends pas de n’avoir pas admiré le général de Gaulle coupable de la grande trahison de ses serments et de non-assistance à nos compatriotes français de toutes confessions.

Je m’emploie d’ailleurs aujourd’hui à agir avec Chrétienté-Solidarité pour la liberté et la vie des chrétiens de ce pays si persécutés. Mais tout autant j’anime avec l’Institut du Pays Libre un centre de réflexion sur les grandes questions géopolitiques, idéologiques, écologiques et stratégiques de notre temps.

Je ne me désintéresse pas de ce qui se passe au Front National et j’ai à cette fin envoyé pour publication de leurs réponses dans Reconquête une liste de questions à Marine Le Pen et à Bruno Gollnisch. Je regrette que cette dernière ait finalement choisi de ne pas répondre.

Je suis profondément partisan partisan de la constitution d’un vaste mouvement national, irrigué par les idées que je défends d’une droite de conviction fidèles aux valeurs fondamentales de notre civilisation gréco-latine et judéo-chrétienne et les inscrivant dans la modernité pour répondre aux défis du présent et de l’avenir.