jeudi 1 juillet 2010

Comme l’Etat russe a commencé à le faire, la République française doit exprimer la repentance de ses crimes d’origine.

Il aura donc fallu 217 ans pour que soient effectuées au Mans des premières fouilles de charniers des guerres de Vendée.

Ceci permet, semble-t-il, de voir un peu soulever, ô combien timidement, un petit coin de l’immense et lourd voile d’amnésie qui recouvre et occulte depuis plus de deux siècles la vérité sur ce que fut la Révolution française. Mais il ne faut pas que retombe cette chape qu’il faut soulever entière pour l’honneur de la France, de sa mémoire, de sa continuité et pour la paix civile entre Français.

Car c’est la tare congénitale de notre système républicain que d’avoir été fondé sur l’assassinat du Roi de France et de sa famille et sur une guerre civile exterminatrice. De plus la Révolution française organisant la toute puissance étatique sur la dialectique de l’État et de l’individu dissolvante de tous les autres liens sociaux a constitué le modèle idéologique des deux monstres totalitaires du XXe siècle, le communisme et le nazisme.

Lénine comme Hitler ont exalté leur filiation jacobine. Du sans-culotte jacobin ont procédé le garde rouge et le SS. Les exterminationnismes rouges ou noirs ont justifié leurs génocides avec des arguments semblables à ceux par lesquels on défendait à la Convention celui de la Vendée. Et l’idéologie jacobine continue d’inspirer la subversion, des idées de liberté, d’égalité et de fraternité en un individualisme totalitaire destructeur des communautés naturelles et d’abord de la famille, confisquant notamment la fondamentale liberté d’éducation des enfants par leurs parents.

Moins de vingt ans après la fin de l’URSS, l’État russe, quoique à plusieurs égards très continuateur su système soviétique, a eu pour honneur de faire repentance de l’assassinat du Tsar et de sa famille et de replacer la Russie dans sa continuité historique et religieuse.

La France a besoin d’un pareil geste symbolique. L’État qui dans la vérité ferait repentance des crimes originels de notre République libérerait ainsi notre mémoire nationale, accomplissant un acte d’Amitié Française de haute portée.

Afin d’en finir avec la plus funeste des traditions dialectiques qui dresse sans cesse les Français les uns contre les autres.

La reconnaissance des crimes perpétrés selon les époques par tel ou tel camp est le plus sûr moyen de détruire un manichéisme destructeur de l’unité nationale qui devrait être un souci majeur d’État au service du Bien Commun de la France et des Français.

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Bernard Antony