mercredi 22 juillet 2009

« Tout a toujours très mal marché » certes ! Mais plus ou moins.

Un de mes correspondants un peu désespéré m’exprime une nouvelle fois combien il serait nécessaire de retrouver l’unité du mouvement national pour retrouver l’unité française qui fut, selon lui, la caractéristique de l’Ancien Régime.
Je lui réponds par l’intermédiaire de ce propos blogueur que nul plus que moi ne souhaite l’unité de ce que j’appelle la droite de conviction. Mais cette unité n’est possible que sur la base d’un accord sur les exigences fondamentales de la survie politique, sociale et culturelle de notre pays. Ces exigences minima, je n’ai cessé de les exprimer et continuerai autant qu’il le faut. Elles se résument en quelques mots :

- Respect de la vie innocente de la conception à la mort
- Défense de la souveraineté et de l’identité française au sein d’une confédération des patries d’Europe
- Respect des racines et valeurs humanistes et chrétiennes de notre patrie et de notre civilisation.
- Protection de la famille naturelle et des libertés scolaires.
- Défense des libertés et des fruits du travail et des solidarités professionnelles ; lutte contre les appropriations et expropriations du socialisme et du capitalisme glouton.
- Défense de notre peuple contre les menaces et agressions extérieures et intérieures.
- Refus de la submersion islamiste.

Sur ces bases les responsables de partis, mouvements et associations qui comptent au sein de la famille nationale devraient pouvoir un jour se concerter et envisager une intelligente confédération des droites autonomes permettant les nécessaires accords électoraux dans le cadre de l’actuel système politique, ô combien imparfait. Avant d’envisager mieux...
Pour ce qui est de "l’Ancien Régime", je pense qu’il englobe sous ce vocable les différents régimes de royauté depuis le 5ème siècle jusqu’au 19ème. Comme je l’ai exprimé plus longuement dans Reconquête, je considère volontiers les avantages de la monarchie quant à l’indépendance et la continuité de l’Etat.
Mais de grâce que l’on n’idéalise pas mensongèrement le passé pour noircir notre présent (qui certes n’en a pas besoin !). Seuls les ignorants ou les vendeurs d’illusion peuvent raconter l’histoire d’une idéale et durable unité de "l’Ancien Régime".
Ne parlons même pas de la féodalité qui eut le mérite de sauver le lien social mais que caractérisaient les rivalités et guerres entre les détenteurs des possessions enchevêtrées. Et ce furent notamment, avant Jeanne d’Arc les guerres de cent ans et celles des Armagnacs et des Bourguignons.
Et puis vinrent les guerres de religion accompagnées des immenses et irréparables destructions de notre patrimoine architectural religieux par les Huguenots. Et puis ce furent encore les calamités de la Fronde.
Et ne s’interrompirent guère les rivalités politico-religieuses (affaire du jansénisme), ni les luttes des coteries et des influences étrangères (espagnole, anglaise) ou les ambitions des Parlements.
Et finalement la révolution éclata alors que, faute de réforme salvatrice pour la contenir, elle avait déjà beaucoup gagné dans les esprits.
Il s’agit donc aujourd’hui de ne pas nous laisser aller à une inutile nostalgie passéiste ni à un désespoir total sur le présent.
Le premier de nos devoirs est celui de la lucidité. Elle implique certes de constater la décadence politique, culturelle et morale dans laquelle nous enfonce toujours plus un régime où l’on confie la radio France-Inter au provocateur porno-blasphématoire Philippe Val. Et qu’on ne nous dise pas que c’est là une habileté nécessaire de Nicolas Sarkosy !
Elle implique encore de constater que, bien pire que la diversité inéluctable de la droite (ce qui ne constitue pas forcément un mal en soi), il y a la fascination qu’exerce de plus en plus l’islam sur toute une large part de cette diversité.
Certes on ne peut que s’affliger de la multiplication des mosquées sur notre sol. Mais bien plus doit-on s’inquiéter lorsque l’on écrit dans L’Homme Nouveau que le père Charles de Foucauld « aimait l’islam ». Sans doute aimait-il les musulmans et priait-il pour leur conversion au Christ. La nuance est de taille !
Bernard Antony