mardi 16 juin 2009

Et maintenant des brigades «intrafamiliales»

Incapable de lutter contre les faits de délinquance et de juguler le climat de guerre civile permanente que connaissent tant de banlieues françaises, la république sarkozienne va créer des brigades de police et de gendarmerie pour lutter contre les violences «intrafamiliales».
Voilà un signe de plus de la décadence d’un Etat en décomposition, qui masque son incapacité en suscitant des initiatives à forts retentissements médiatiques et qui, sous des prétextes en apparence louables, plonge chaque jour un peu plus notre peuple dans un carcan policier et un totalitarisme de moins en moins larvé.
Selon «l’enquête de victimisation », 2,20 % de la population française âgée de 18 à 60 ans a déclaré avoir subi au moins un acte de violence physique au sein de la famille. A-t-on recensé, les fessés pour enfants turbulents (comme nous y incitent les technocrates de Bruxelles), les bourrades échangées entre frères pour le partage d’un jouet, la tresse de la grande sœur tirée un peu trop fort… ? Quoiqu’il en soit, cette mobilisation de policiers, de gendarmes et de préfets ajoutée à l’organisation d’assises nationales sur le sujet, tout cela semble participer de la grande comédie empathique des états modernes.
Quelle crédibilité ont par ailleurs nos dirigeants pour se permettre de traiter de ces violences, eux qui ont voté, eux qui ont soutenu et continuent de défendre la légalité du plus atroce et du plus ignoble des actes de violences «intrafamiliales», celui qui consiste à tuer l’enfant à naître dans le ventre de sa mère ? Aucune, sinon celle d’avoir toujours mené des politiques antifamiliales. Il est d’ailleurs à craindre que ces unités deviennent rapidement des brigades antifamiliales pour fliquer les familles qui sortent du système de l’ordre du temple scolaire.

Yann Baly