jeudi 22 février 2007

Je voterai Le Pen, quand même...

Un éloignement moral et des divergences politiques me séparent de Jean-Marie Le Pen et du Front National.
De ce mouvement, hélas devenu un parti, j’ai été exclu sans la moindre confrontation, médiocrement, n’ayant appris cette exclusion que par des journaux évoquant d’ailleurs des prétextes différents.
Mais je crois que si la politique est en partie l’art d’exprimer des sentiments, elle se dévalue lorsqu’elle est conduite par le ressentiment.
Aussi, si Le Pen m’a exclu, je ne l’exclus pas.
Car, tout bien réfléchi, je pense qu’il faut, pour le bien commun national, voter une fois encore pour lui.
D’abord parce qu’il a tenu ces derniers temps des positions plus fermes sur deux de nos plus importantes exigences politiques : la défense de la vie innocente, la liberté scolaire. Nous aimerions en revanche le voir se rapprocher de ce que nous savons absolument nécessaire pour l’avenir français : une politique de ferme opposition à l’avancée de l’idéologie islamique.
Nous faisons sur ce point des propositions réalistes dans le respect des personnes et de la liberté religieuse. Et c’est justement d’abord la défense de ces principes qu’il faut exiger des représentants de l’islam en France. En France et ailleurs. Puisque non seulement nous ne vivons plus dans un monde de repli national, mais que l’islam, plus que le christianisme, met en avant le principe de son unité communautaire mondiale, il faut attendre de ses éminents dirigeants en France qu’ils agissent concrètement pour les droits de l’homme auxquels ils se réfèrent tant. Ainsi, l’égalité des droits civiques et de liberté religieuse devrait-elle être assurée aux non-musulmans dans les pays dits d’islam. On ne devrait plus accepter au XXIe siècle que des dizaines de pays appliquent encore une politique de dhimmitude, c’est à dire, pour mieux nous faire comprendre, une pratique d’apartheid juridique et religieux.
Le droit d’ingérence sur la question des droits de l’homme étant désormais un principe des relations internationales, il n’est pas tolérable qu’il soit appliqué à sens unique. La France et l’Europe ne devraient pas admettre la relégation dans laquelle sont maintenus les chrétiens, même là où ils subsistent encore nombreux comme en Egypte. Je suis persuadé qu’en abordant la question de l’islam en France et dans le monde, Jean-Marie Le Pen qui peut avoir des conseillés avisés en la matière, obtiendrait l’approbation de l’immense majorité des Français mais aussi des musulmans éclairés.
Je voterai pour lui parce qu’il capte et exprime souvent encore dans le souffle de son discours, les angoisses, les révoltes, les aspirations d’un grand nombre de Français à une autre politique face à ce que j’ai appelé le génocide français ; ce génocide par substitution consistant notamment à remplacer par l’immigration les vides causés par l’avortement.
Que Jean-Marie Le Pen puisse ne pas se présenter serait une flagrante et odieuse injustice pour les Français qui ne se reconnaissent dans aucun des autres candidats.
Voilà pourquoi, il y a déjà plusieurs mois, j’ai appelé mes amis à peser, s’ils le pouvaient, pour qu’il obtienne les parrainages nécessaires à sa candidature.
Je ne voudrais pas non plus que l’abstention ou des votes même peu nombreux pour un candidat, disons peu convaincant, permettent à un François Bayrou idéologiquement affligeant d’être mieux placé que lui.
Je ne tiendrai naturellement pas rigueur aux amis qui ne partagent pas ma position sur ce choix conjoncturel. Car j’ai en effet toujours l’entière conviction qu’il faudra demain oeuvrer pour une véritable unité de la résistance nationale, fondée d’abord sur son enracinement clairement réaffirmé dans les valeurs morales et culturelles fondamentales de notre civilisation gréco-latine et judéo-chrétienne ; mais simultanément aussi sur la recherche des solutions politiques, économiques, sociales et syndicales nouvelles répondant aux défis de notre époque.
Il faudra sans aucun doute aussi repenser les formes d’organisation et d’utilisation des compétences, dans l’ordre des relations humaines, à la lumière des acquis positifs de la modernité.
Pour l’immédiat je suis persuadé que le vote pour Jean-Marie Le Pen manifestera la permanence d’une volonté de continuer la France.